Être volontaire SACO pour Songhai c'est presque faire des vœux d'exclusivité, quasiment entrer en religion.   Ma vie entière se déroule sur le site :  travailler, manger, dormir, marcher, etc...  et comme les religieuses je suis prise en charge contre les services professionnels rendus. Imaginez j'ai déjà pensé entrer en religion (pas longtemps je l'avoue) sans me douter que cette pensée prendrait forme si tardivement.  Je mijote toutefois, secrètement pour l'instant, un plan pour aller visiter les autres installations de Songhai, dans d'autres villes du Bénin.  

Au chapitre de la nourriture cuisinée, entièrement cultivée ou élevée sur place, ni grandes louanges ni grandes critiques à partager.  Le restaurant affiche un menu quotidien différent tous les jours, composé d'un poisson et d'une variété de viandes accompagné soit de riz, de couscous, de spaghetti ou de bananes plantain.  Mes papilles gustatives ont cependant frémi d'émerveillement pour les ananas doux, juteux, tendres à la perfection. 

Ella, ma belle et jeune partenaire de bureau, m'enseigne à bâton rompu la culture béninoise.  Hier, elle m'a causé des religions.  Difficile de s'y retrouver; la panoplie surprend :  les multiples églises évangéliques, le catholicisme (il y a même une église sur le site), le christianisme céleste, le protestantisme, l'islamisme, les Témoins de Jéhovah, le voudou et plusieurs autres dont le nom m'échappe. 

À 4 h ce matin, des chants comme en sourdine accompagnés d'un roulement de tambour viennent effleurer mes oreilles.  Je me mets aux aguets, concentrant mon attention pour découvrir que ce sont les voudous qui paradent.  Haïti m'a servi de référence pour faire le lien.  À 5 h, les musulmans ont joint leur rituel à celui des voudous; toute une symphonie ou cacophonie, je ne sais trop... 

Photos : 1 - salle de formation 2 - élevage de poules 3 - culture de plantes aquatiques