Une vision du poste de maire

Un peu plus de 8 000 postes seront en élection dans les municipalités du Québec le 7 novembre 2021. En 2017, 4 472 postes avaient été pourvus sans opposition. Le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) veut inciter les personnes intéressées par la politique municipale et plus particulièrement les jeunes adultes et les femmes qui sont sous-représentés à faire le saut en politique. Une session d’information virtuelle portant sur le processus de mise en candidature et la compréhension de l’engagement politique sera offerte le 18 mars prochain aux résidants et résidantes de la MRC de la Jacques-Cartier.

Pour avoir une meilleure idée de leurs responsabilités et de leur travail, j’ai demandé au maire, M. Carl Thomassin et à la conseillère du district 6, Mme Édith Couturier, de témoigner de leur expérience au cours des trois dernières années. L’objectif n’est pas de dresser le bilan de leurs réalisations ou de faire connaître leur programme électoral. Ils auront l’occasion de le faire s’ils choisissent de se porter à nouveau candidat, tout comme les autres personnes qui poseront leur candidature à la prochaine élection.

En novembre 2017, seulement trois des sept personnes élues avaient déjà occupé la fonction de conseiller municipal, soit MM. Louis-Georges Thomassin, Francis Côté et Jean Giroux. Le maire, M. Carl Thomassin, M. Jimmy Laprise, Mmes Édith Couturier et Laurie Thibeault-Julien en étaient à leur première expérience.

Un intérêt pour la politique municipale

M. Carl Thomassin possède depuis longtemps un intérêt pour la politique municipale. Participant assidu aux séances du conseil municipal, il avait d’ailleurs été candidat aux élections pour le poste de conseiller.

Siéger pour une première fois à titre de maire, c’est faire face à une réalité bien particulière. « Un choc, souligne M. Thomassin, puisque le maire et tous les autres élus doivent travailler dans un cadre législatif et réglementaire bien défini ». Dans les 30 jours suivant leur élection, tous les membres du conseil municipal ont aussi l’obligation de suivre une formation sur l’éthique et la déontologie.Qui plus est, le conseil municipal a l’obligation d’adopter le budget de la municipalité et le plan triennal d’immobilisations (PTI) dans les semaines suivant leur élection. « Il faut tout assimiler à la vitesse grand V compte tenu de l’importance des décisions à prendre » précise-t-il.

Un emploi à temps plein

M. Thomassin a rapidement constaté que les responsabilités liées à la fonction de maire exigent beaucoup de temps. Heureusement, il a pris sa retraite en février 2018 et il a donc la possibilité de consacrer tout son temps à son nouveau travail.

Il adopte rapidement un horaire de travail pour lui permettre de répondre à ses obligations. Il communique tôt le matin avec les conseillers municipaux concernés pour échanger sur les dossiers dont ils ont la responsabilité.Il est présent à son bureau quatre jours par semaine au minimum. Le lundi, il y a la rencontre statutaire avec le directeur général, M. Marc Proulx. L’objectif visé est de suivre l’évolution des dossiers, d’échanger et donner les alignements.

En ce qui a trait au rôle de l’administratif et du politique, M. Thomassin fait la mise au point suivante: « Le maire ne doit pas s’immiscer dans la gestion administrative. Il faut bien comprendre et respecter le rôle de l’un et de l’autre ». L’après-midi est consacré aux rencontres avec des promoteurs, des citoyens ou au suivi de dossiers. À son retour à la maison, il retourne des appels et répond aux courriels reçus.

En soirée, il doit présider au moins une fois par mois, la séance du conseil municipal. Quelques soirées sont aussi consacrées à des réunions de comités ou d’organismes qui souhaitent sa participation. Les rencontres avec les autres membres du conseil municipal ne se limitent pas aux séances ordinaires. Une rencontre plénière est organisée à l’intention de tous les membres du conseil une semaine avant la tenue d’une séance du conseil. Des rencontres thématiques sont aussi tenues le vendredi afin de permettre d’approfondir la connaissance et la compréhension d’un dossier. Exemple : Une réunion thématique sur le fonctionnement et le rôle des pompiers premiers répondants.

Chaque semaine de la fin d’octobre à la mi-décembre, les élus rencontrent les gestionnaires pour échanger sur les demandes budgétaires. Ils doivent au préalable étudier les documents qui leur ont été acheminés. Chaque poste budgétaire est examiné. « C’est une étape importante et même cruciale puisqu’il faut se rappeler que la décision finale sur le budget et le PTI appartient au conseil municipal » indique M. Thomassin.

Le maire a l’obligation de siéger une fois par mois au conseil des maires de la MRC de La Jacques-Cartier. Il siège aussi sur les comités de transport collectif, de la sécurité publique et des bassins versants de la rivière Montmorency.

Bien que la pandémie ait considérablement changé la donne, le maire participait durant les fins de semaine aux événements qui ont lieu à Sainte-Brigitte-de-Laval :
soirées de l’âge d’or, événements culturels et sportifs, etc., autant d’occasions de rencontrer et d’échanger avec des citoyens.

La pression

La pression la plus importante pour tout maire est liée à la prise de décisions. « La responsabilité ultime d’une décision appartient au maire et au conseil municipal et à personne d’autre » souligne M. Thomassin.

Le maire est le porte-parole de la Ville, c’est à lui que les journalistes s’adressent pour commenter des dossiers problématiques.

Quel que soit le dossier, il est quasiment assuré que des citoyens feront valoir leur opposition et l’avènement des médias sociaux a fait en sorte qu’ils le font rapidement. On n’a qu’à penser à la future école primaire, au parc industriel, à la réduction de limites de vitesse, au compte de taxes, le déneigement, la collecte des ordures, etc. M. Thomassin reconnaît que les gens ont le droit de s’exprimer et qu’il faut être prêt à accepter la critique

Autre élément à considérer, la vie familiale en prend pour son rhume et il est impératif d’avoir la bénédiction et l’appui de la conjointe ou du conjoint avant de plonger dans l’aventure. M. Thomassin s’accorde deux semaines de vacances durant les Fêtes et un horaire réduit à partir des vacances de la construction jusqu’à la mi-août. Il doit toutefois demeurer disponible pour des événements imprévus comme ce fut le cas lors des inondations à l’Île Enchanteresse en décembre dernier.

Monsieur Thomassin reconnaît facilement qu’une autre personne pourrait assumer cette responsabilité de façon différente, mais il résume ainsi son engagement politique. « J’ai choisi de m’investir entièrement dans la fonction de maire. C’est pour moi la meilleure façon d’assumer cette importante responsabilité. »