Aux p'tits cadeaux a le vent dans les voiles

À Sainte-Brigitte-de-Laval, il existe une entreprise qui possède le plus gros inventaire de couches lavables au Canada et qui a réalisé, en 2020, un chiffre d’affaires de plus de deux millions.

C’est au 12, rue Saint-Paul, face à l’école du Trivent 2, que l’on peut retrouver Aux p’tits cadeaux. La maison et le garage attenant contiennent 68 marques de couches lavables, déclinées en 3 500 modèles, des vêtements, des jouets, des savons artisanaux, etc., autant de produits fabriqués au Québec, en Chine, aux États-Unis et en Europe et qui sont destinés aux enfants de 0 à 3 ans.

L’entreprise qui emploie sept personnes a été créée par Mme Patricia Paradis et M. Danik Desrochers, deux résidants de notre Ville, qui sont parents de trois enfants âgés respectivement de 4, 7 et 9 ans.

Le début

La belle réussite d’Aux p’tits cadeaux démarre en 2017. Le dernier né de la famille, Léo, est allergique aux couches jetables. Patricia cherche une solution et c’est en Chine qu’elle trouve des couches lavables.  Avec l’aide de son conjoint, elle décide d’ouvrir une boutique en ligne, d’offrir des produits abordables et des conseils sur leur utilisation. Le succès est instantané et ils se rendent rapidement compte qu’ils doivent faire des choix majeurs qui vont changer leur vie.

Patricia est infirmière clinicienne en oncologie à l’Hôtel-Dieu de Québec et Danik, programmeur analyste pour Telus. Ils occupent deux emplois stables, bien rémunérés, qui revêtent une grande importance pour un couple, parents de trois enfants.

Le couple n’a jamais été en affaires, mais Patricia et Danik compensent par leur audace, leur curiosité, leur sens de l’innovation et surtout leur complémentarité. Danik est responsable des importations et du roulement de la boutique et Patricia de la production, du choix des tissus et de la gestion du site Web.

Ils ont tout appris par eux-mêmes et ils sont souvent allés à contre-courant en défiant les règles établies.

En créant un réseau de ¨Mompreneurs¨, soit des mères à la maison qui confectionnent des couches lavables, ils ont eu l’audace, dans certains cas, de financer l’inventaire requis pour donner le coup de pouce nécessaire permettant à des femmes de créer leur micro-entreprise. Un pari payant puisque la boutique peut offrir des produits exclusifs conçus et réalisés au Québec.

Importer de la Chine

Importer des produits de la Chine n’est pas une mince affaire puisque tout est basé sur une relation de confiance car il faut payer 100 % des produits et l’on a bien peu de recours si la marchandise n’est pas livrée.

L’expérience a notamment appris à Danik qu’il est préférable de commander d’abord quelques échantillons d’un nouveau produit et d’augmenter par la suite les commandes.

« Il faut aussi tenir compte des délais de livraison puisqu’il faut compter sept mois avant de recevoir les produits par bateau. Il faut finalement penser au décalage horaire. Si l’on envoie un courriel durant la journée, on reçoit la réponse le lendemain. On doit donc le faire tard en soirée et même durant la nuit pour assurer la fluidité des communications », souligne-t-il.

Livraison rapide

Patricia et Danik ont choisi d’avoir un inventaire qui leur permet de répondre rapidement aux demandes. « Tout ce qui apparaît sur notre site Internet, nous l’avons en magasin et nous pouvons livrer dans un délai de 24 à 48 heures, ça fait partie de notre marque de commerce », disent-ils fièrement.

« Nous avons aussi adopté notre horaire à celui des mères de famille. C’est souvent en soirée lorsque bébé est au lit qu’elles ont enfin le temps de magasiner sur le Web. En leur fournissant une réponse en temps réel, elles ont l’impression d’être dans notre boutique avec la personne qui répond à leurs questions ».

Cette méthode de travail, qu’ils ont réussi à implanter avec succès avec l’engagement et la compétence de leurs employées, leur a été particulièrement profitable durant la première vague de la pandémie.

La ruée vers les couches jetables a eu pour effet de générer une hausse soudaine de la demande pour les produits de leur boutique. « Nous avons travaillé jour et nuit pour répondre rapidement à la demande », se remémorent-ils.

L’avenir

Forts de leur succès, Patricia et Danik ont plein de projets pour l’avenir. En faisant l’acquisition de Mini-Shak, une entreprise de Sainte-Brigitte-de-Laval, ils ont ajouté à leur offre le volet distribution, soit la vente de produits à des boutiques à travers le Canada

Ils ont également acquis plusieurs compagnies qui n’auront malheureusement pas survécu à la pandémie : D Lux, Funky Fluff, Minihip et la Striga et, plus récemment, Les Confections Lili, une entreprise entièrement québécoise spécialisée dans la confection de couches.

En quête d’espace

Lorsqu’on entre dans la boutique Aux p’tits cadeaux du 12, rue Saint-Paul, on constate rapidement toute l’étendue des produits offerts. Chaque centimètre carré est occupé, du sous-sol à l’étage et il en va de même pour le garage attenant à la bâtisse.

Tout est cependant merveilleusement organisé. Le système de classement conçu par Danik permet de retrouver rapidement chaque item. Les propriétaires ont signifié leur intérêt pour le futur parc d’affaires de Sainte-Brigitte-de-Laval. Ils envisagent de faire construire un bâtiment qui leur permettra de poursuivre leur développement.

C’est une histoire très inspirante que celle de ces deux entrepreneurs qui ont eu le courage et l’audace de créer une entreprise écologique qui permet de réaliser des économies importantes pour les familles. On évalue en effet que le prix pour les couches jetables qui prennent 400 ans à se décomposer s’établit à 2 500 $ pour un enfant durant la période de 0 à 3 ans comparativement à 375 $ pour les couches lavables.

Redonner à la communauté

« Nous gagnons notre vie avec les enfants et nous considérons qu’il est tout à fait normal de redonner à notre communauté » soulignent les propriétaires qui offrent notamment des ensembles de départ à des organismes venant en aide aux femmes en difficulté. Ils ont aussi remis plusieurs tables à pique-nique pour un aménagement extérieur à l’école du Trivent 2 ainsi que des produits au Marché de Noël du Trivent 2.  

De biens belles valeurs qu’ils veulent transmettre à leurs enfants et, si l’on en juge par le travail bénévole effectué par leur fille Cassandre à la Friperie, le message fait son chemin.