Que cache le fond du Grand Trou Bleu ?

Le Grand Trou Bleu, au large de la côte du Belize, en Amérique centrale, est sans doute l’une des choses les plus impressionnantes qui existent sur Terre. Des explorateurs sont allés au fond pour le découvrir, et ce qu’ils ont trouvé est tout sauf rassurant.

Le fond du Grand Trou Bleu pollué

Avec une largeur de plus de 300 mètres et une profondeur de près de 125 mètres, le Grand Trou Bleu de Belize est le deuxième plus grand cénote, (gouffre marin) au monde, derrière le cénote Zacatón avec
318 mètres de profondeur, au nord-est du Mexique.

Richard Branson, le fondateur du groupe Virgin, s’est rendu en Amérique centrale pour explorer les profondeurs du Grand Trou Bleu à l’aide d’un submersible. Il était accompagné au cours de cette mission par une équipe de scientifiques et de cinéastes de Discovery.C’était la première plongée sous-marine au fond du Grand Trou Bleu sur le récif mésoaméricain, le deuxième réseau mondial de récifs-barrières. Malheureusement, même situé à une centaine de kilomètres au large des côtes du Belize, cet abysse bleu n’est pas épargné par la pollution plastique.

" Nous avons vu des bouteilles en plastique au fond du trou, véritable fléau de l’océan.  Branson a alors déclaré,  Qu’en est-il des monstres mythiques de l’abîme ? Eh bien, les vrais monstres auxquels fait face l’océan sont le changement climatique et le plastique ».

Une nouvelle sonnette d’alarme

Outre les déchets plastiques, Branson et l’équipe ont également trouvé au fond du gouffre des cadavres de crabes et d’autres créatures qui ont eu la malchance de descendre sous la couche de sulfure d’hydrogène du trou, où il n’y a que très peu, voire pas d’oxygène. Le Grand Trou Bleu de Belize, avec ses eaux cristallines et sa riche vie marine, est une véritable attraction touristique, particulièrement prisée par les plongeurs et les croisiéristes.

On peut donc comprendre pourquoi des déchets plastiques se retrouvent au fond. Mais cette exploration rappelle quand même une fois de plus que nous devons protéger l’océan. « Espérons que ce voyage ait permis de sensibiliser encore plus à la nécessité de protéger les océans et de lutter contre le changement climatique maintenant, avant qu’il ne soit trop tard  », a déclaré Branson.

Référence :
www.fredzone.org/on-sait-enfin-ce-quil-y-a-au-fond-du-grand-trou-bleu-de-belize-et- ce-n’est-pas-fameux-887
par YOUSSOUF  9 Février 2019

Plonger dans le grand trou bleu du Bélize

Ce lieu fascine les plongeurs et nombreux sont les clubs de plongée qui proposent des excursions au départ de Bélize City ou encore de San Pedro. Les plongées s’effectuent à 40 mètres de profondeur pour atteindre la cavité qui renferme des stalactites et des stalagmites de plus de cinq mètres. Sachez que la plongée n’est possible que si vous avez votre Niveau 1 de plongée (minimum) et que la profondeur maximale autorisée est de 45 mètres.

Qu’en est-il du fond des océans ?

D’énormes trous à la suite d’une décongélation du pergélisol ont déjà été documentés sur la terre ferme, mais les scientifiques affirment avoir observé pour la première fois des gouffres semblables au fond de l’océan. Depuis 2003, une équipe internationale de chercheurs collecte des données dans la mer de Beaufort, au nord du Canada. Les gouffres mis au jour par les scientifiques se situent dans une zone où le pergélisol tend à se dégeler.

Le pergélisol se définit comme n’importe quel type de sol gelé depuis au moins deux années consécutives. Son dégel a été documenté un peu partout en Arctique au cours des dernières années, mais l’étude suggère que le sol de l’océan peut aussi suivre cette tendance - une première. Des gouffres énormes de près de 30 mètres de profondeur, comme un trou pouvant contenir un pâté de maisons entier de six étages, ont été observés au fond de la mer de Beaufort, dans le nord du Canada. Il s’agit d’une première dans le monde scientifique. Cette tendance aurait débuté avant les changements climatiques causés par l’humain, mais elle s’accélère et pourrait avoir des impacts sérieux sur le climat mondial.

Le réchauffement graduel des sédiments du pergélisol depuis la dernière ère glaciaire, en raison de l’eau souterraine saumâtre qui circule à travers des régions de pergélisol ancien, pourrait avoir un effet de redoux sur la glace et causer éventuellement un effondrement. Cela aurait débuté bien avant que l’humain ne réchauffe la planète avec des gaz à effet de serre. Or, la chaleur grandissante affectant l’Arctique en raison de ce phénomène représente un obstacle à la compréhension du fonctionnement exact de cet environnement glacial sans l’influence des activités humaines.

« Cette recherche révolutionnaire a permis de savoir comment le dégel du pergélisol marin peut être détecté et suivi, une fois que les informations de base sont établies », estime le géologue au MBARI et coauteur de l’étude Charlie Paull dans un communiqué de presse.

 Le dégel du pergélisol terrestre en Arctique a été lié à une augmentation mondiale des températures, ce qui a soulevé de nombreuses questions sur les impacts possibles qu’un réchauffement induit par l’humain pourrait avoir sur le pergélisol dans le fond des océans. Un nombre important de gouffres immenses, dont certains mesurent près de 20 mètres de longueur, sont apparus en Sibérie et sont intimement liés à des éruptions de méthane - emmagasiné depuis des années sous la surface de la Terre.

« Le gouvernement du Canada et le peuple Inuvialuit, qui vit sur la côte de la mer de Beaufort, accordent beaucoup d’importance à cette recherche puisque les processus complexes qui y sont décrits ont une influence directe sur l’évaluation des risques géologiques, la création d’un habitat marin unique et notre compréhension des processus biogéochimiques », affirme l’un des auteurs principaux de l’étude Scott Dallimore (qui oeuvre également à la Commission géologique du Canada).

Références : Adapté d’un reportage de TWN par Isabella O’Malley, avril 2022