Monsieur Bertin Santerre

Monsieur Bertin Santerre, directeur par intérim à la Sécurité Publique de SBDL

Peu de Lavalois connaissent notre nouveau directeur à la Sécurité publique de Sainte-Brigitte-de-Laval. Sans l’approche d’un de ses hommes, Jean-Philip, je n’aurais pas rencontré l’homme discret et réservé  qu’est M. Bertin Santerre.   

Un vieil ami cogne à sa porte de retraité

C’est en effet un ami de longue date ayant agi comme consultant à Sainte-Brigitte-de-Laval qui l’a convaincu de quitter sa retraite bien méritée et le soleil de ses vacances. 

Le 4 janvier dernier, après avoir passé une entrevue d’embauche en présence de Mme Audrey Beaulieu, dir. adj. et responsable des ressources humaines, et de M. Marc Proulx, dir. gén., M. Santerre arrive, sans tambours ni trompettes, en toute simplicité et quelques jours plus tard entre en fonction et commence dès lors à travailler pour notre ville et sa sécurité.

« Sous l’habit, il y a l’humain » nous dit-il et c’est en se réclamant de cette formule que mon hôte m’a entretenu de ses préoccupations humanistes à l’égard de celles et ceux qui composent son équipe. Une équipe qui constitue son « fer de lance » et où il souhaite, pour tous ses employé(e)s, un climat serein et propice au service mais aussi à la préparation d’une relève aguerrie.

Intérim de monsieur Santerre

Intérim veut dire « pour un certain temps ». En écoutant M. Santerre, j’ai vite compris qu’il n’était que de passage. Toutefois, nous allons bénéficier de la grande expérience d’un professionnel passionné. En effet, après une carrière de 40 ans de services à sa communauté, il a accepté, sans jeu de mots facile, de reprendre le « flambeau », tout comme l’avait fait Guillaume Bédard après le départ de monsieur Côté.

Le voilà donc, pour quelques mois et possibilité de prolongation du mandat, occupé depuis janvier 2018 à la restructuration du Service pour que les employés qui y travaillent se sentent écoutés, consultés, et mis efficacement en situation de réaliser leur plein potentiel en sécurité optimale. On sent nettement que ce chef aguerri et sage a le souci de cimenter son équipe de 30 personnes pour que celle-ci soit efficace et ses membres heureux tout à la fois. Tout comme Louise Côté qui m’accompagnait lors de cette entrevue, j’ai noté, presque d’emblée, la profondeur bienveillante de ce grand-père qui reprend du métier et nous avons apprécié, à sa juste valeur, son parcours professionnel et combien humain.

Préoccupation première du « chef »

Notre interlocuteur témoigne d’une réserve, d’une modestie et d’une grande aptitude à écouter et à déléguer. La préoccupation première de monsieur Santerre, depuis son arrivée, est réservée à son ÉQUIPE, cette ressource dont il nous parlera à quelques reprises et dont il se réclame fréquemment.

C’est cette ressource essentielle, précieuse et fragile à la fois que constitue son personnel qu’il tient à supporter et à former pour que chacun de ses membres puisse agir en donnant sa pleine valeur. M. Santerre travaille avec du positif et laisse de côté ce qui ne peut que freiner l’élan de la restructuration qu’il a choisi d’effectuer.

Un incendie déclencheur 

Monsieur Santerre nous a raconté quelques anecdotes qui remontent à son enfance. Parmi ses souvenirs, il nous confie les faits qui furent à l’origine de sa vocation de secouriste. « Très jeune, je savais et je disais que je serais un patron, ... non, plutôt un coach. »  À l’âge de 5  ans, un feu éclata dans leur maison de Val-Brillant. Il n’y avait pas de service d’incendie dans leur village. Son père abattit alors un mur de la maison et le transporta hors du domicile car il risquait d’embraser la résidence. Puis il est retourné à son travail. La vocation du jeune Santerre venait d’éclore. 

Fragments de jeunesse 

Son père fut menuisier, forgeron, travailleur en métallurgie chez Reynold’s Metal. Quant à Bertin, il gagnait déjà des sous en effectuant des déneigements dès l’âge de 10 ans et ses modestes gains allaient entièrement pour aider ses parents, chefs d’une 

famille de 12 enfants. Ces grandes fratries furent souvent, selon moi, des creusets merveilleux pour développer une conscience citoyenne aiguisée.

Dès ses cinq ans, l’écoute d’une émission télévisée qui relatait un drame, un incendie, l’avait décidé à se tourner vers ce métier. Du même coup, le jeune garçon, choqué par les images difficiles cessa de regarder la télévision, de feuilleter les journaux et d’écouter les émissions radiodiffusées pour plusieurs années. Les finances l’ont également intéressé car il tenait à en comprendre les arcanes... les mystères.

Une leçon d’humilité

Venant de l’homme mûr qui nous recevait, assagi par 40 ans d’actions, d’observations et d’interventions, qu’il nous entretienne d’une leçon d’humilité qui l’a marqué était inattendu. En bref, Bertin ne voyait pas pourquoi son patron envoyait son jeune mais « savant employé » et tenait mordicus à lui faire suivre un stage de formation pour les chefs de pompiers aux USA...

Ce fut  donc en rechignant et à contrecoeur que M. Santerre obtempéra, respectueux de sa hiérarchie et de son patron. Alors enseignant au collégial et présumé expert dans l’enseignement relatif à l’utilisation des gicleurs, il est revenu de ce séjour américain  avecle constat suivant qu’il a avoué à son patron : « J’ai été bouleversé durant la semaine de formation car je me suis rendu compte que je ne savais RIEN. Ce fut une leçon de vie jamais oubliée, nous précise notre interlocuteur.

 

Un message aux Lavalois

Voici le message personnel que M. Santerre tient à transmettre à toute la population :  

« Prenez soin de votre famille, de votre propriété et veuillez utiliser tous les moyens à votre disposition pour la prévention des incendies : gicleurs, système d’alerte, plan d’évacuation du domicile, mesures d’urgence. S’il est vrai que nous n’avons besoin que d’un pompier pour la prévention, il nous en faut 10 au combat ». 

Quand ce n’est pas 30 pompiers et plus comme ce feu récent qui a conduit a la perte totale d’une résidence lavaloise. La situation critique a été alourdie par le mauvais temps, la nuit noire, le froid ambiant et les flammes. Plusieurs heures furent nécessaires et notre nouveau directeur du Service de la Sécurité et des incendies n’a pas manqué de nous rappeler que la sécurité de ses employés demeure une priorité.

Silos ou vases communicants

L’habitude de travail de notre chef intérimaire de la Sécurité civile consiste à oeuvrer en recourant au modèle des vases communicants car c’est la gouvernance qui périclite lorsqu’exercée en silos. La saine et efficace gestion passe par une communication de qualité qui cimente toutes les parties.

Il voit  donc, tel le bon grand-père qu’il est, son équipe comme une famille qu’il importe de souder, d’aider et d’appuyer afin de l’outiller et de la préparer de façon optimale pour un service public de première ligne où chacune et chacun devient  responsable de lui-même et solidaire des autres pour leur sécurité. Le fameux « Un pour tous, tous pour un » des mousquetaires loyaux.

Une vaste expérience à notre service

Voilà donc le portrait d’un professionnel hautement expérimenté, pondéré mais productif et bien déterminé à apporter ses lumières et sa vaste expérience aux femmes et aux hommes dont il est le nouveau « coach », comme il aime à le dire.

Bien qu’il soit idéalement placé pour pallier les feux, c’est lui qui nous dit vouloir inculquer, si ce n’est déjà acquis, une attitude de patience et de collaboration qui les incite et les encourage vers un avenir prometteur. 

Comparant leur Service de sécurité à un paquebot qui doit être réaligné, il suggère, de temps à autre, de «laisser couler l’eau sur leur dos ». En quelque sorte, je retrouvais les échos paternels : « Laisse flotter le bouchon de liège dans la Rivière de la Vie. »

En bout de piste, notre ville vient donc, depuis déjà trois mois, de s’enrichir de l’arrivée d’un homme bien formé de la tête et du cœur. Ce qui n’empêche pas sa mémoire pratique d’être riche d’expériences passées. Cette perception commune ne s’est que renforcée tout au long de l’entrevue qu’il nous a accordée.

Un homme solide et bon à l’évidence. Un travailleur de carrière qui ne boude pas les efforts. Un professionnel, comme je le mentionnais plus tôt, déterminé à améliorer notre Service de Sécurité dans toutes ses manifestations. Le bien-être et la sécurité de son équipe priment ses préoccupations.

Un gros paquebot sur son erre (élan)

Mais, comme monsieur Santerre le conseillait à un de ses hommes qui exprimait son désarroi et son impatience devant les changements et les ajustements à  venir, il lui a rétorqué gentiment qu’un gros paquebot sur son élan ne pouvait freiner sa dérive en peu de temps, s’il tenait à modifier son itinéraire.

Nul doute que notre nouveau directeur saura nous montrer de « quel bois il se chauffe » sans mettre le feu à la maison. C’est une boutade qui me vient à l’esprit en pensant à la mission « d’éteignoir » de nos premiers intervenants qui sont, en fait, essentielles à notre sécurité. M. Santerre est d’ailleurs le premier à reconnaître la valeur de son équipe : « Je fais confiance à mon équipe, des hommes et des femmes extraordinairement efficaces et professionnels. »

Je les remercie d’ailleurs toutes et tous. Pour terminer, voici un dernier message de M. Santerre :

À tous mes concitoyens, 

SVP, AIDEZ-NOUS À VOUS AIDER.

L’équipe du journal communautaire Le Lavalois souhaite la bienvenue à monsieur Bertin Santerre .