Fermeture définitive de la Coop Santé

Retour en arrière

L’automne dernier, tout laissait croire qu’enfin la Coop allait compléter son offre de service avec l’arrivée annoncée d’un médecin, d’une super-infirmière et le développement de la télémédecine. Nous pensions enfin sortir de notre précarité financière.

Retrait d’une subvention importante

Fin décembre, nous avons senti le vent tourner. D’abord, nous apprenions que la MRC nous laissait tomber en nous retirant les derniers versements d’une subvention octroyée pour le développement de la télémédecine, refusant d’entendre les raisons expliquant la non-atteinte des objectifs en termes d’abonnés. Nous avons aussi compris que notre cause ne serait pas défendue au Conseil des maires de la MRC. Coincés financièrement nous devions abandonner le projet et trouver les fonds manquant à notre budget.

Dès lors, nous avons sollicité nos élus municipaux et provinciaux pour réfléchir ensemble à des solutions. Ces mêmes élus qui, en campagne électorale, nous avaient fait de belles promesses.

Autre coup dur, un médecin pourtant promis, n’arrivât jamais

Nous comptions aussi, pour rétablir la situation, sur l’arrivée du médecin annoncé par le député Jean-François Simard. Cela aurait permis de soulager notre fardeau financier. Car inutile de rappeler, pas de médecin, pas de financement. Toutefois, le médecin annoncé n’ayant pas été spécifiquement désigné pour Sainte-Brigitte tel que réclamé, fut réquisitionné pour pratiquer uniquement à la Clinique Beauport.

Un modèle d’affaires qui ne plaisait pas au réseau de la santé

Seule une volonté politique pouvait faire bouger les choses et c’est en ce sens que nous avions interpellé nos élus. Nos bailleurs de fonds étaient toujours prêts à nous soutenir, croyant avec détermination à la pertinence de ce projet et de l’équipe. Leur soutien était toutefois conditionnel à une entente avec le réseau de la santé pour pallier l’absence de médecin.

Entre-temps, nous apprenions que l’organisateur communautaire du CIUSSSCN devant nous aider à travailler un plan de relance, était tenu de se retirer de ce dossier réputé « hautement politique ».

Le CIUSSSCN nous avait déjà manifesté à plusieurs reprises son refus de reconnaître la formule Coop de santé. Malgré ce qu’on nous laisse croire, nous comprenons que les initiatives citoyennes ne sont pas les bienvenues sur notre territoire.  

Nous avons donc alimenté nos élus en ouvrant nos livres, présenté des scénarios financiers et des pistes de solutions. Comme depuis le début de cette aventure, nous avons tout tenté, jusqu’au bout.  

Ces derniers s’étaient engagés à faire des représentations auprès du Réseau de la santé. Au final, la seule réponse obtenue fut : « c’est dommage, mais, il n’y a rien à faire pour la Coop », sans envisager d’autres solutions.

Un agenda caché?

Quand aujourd’hui nous lisons dans le communiqué de la Ville et dans le Beauport Express des phrases de nos élus (maire et député) comme :

  • Nous avons eu il y a quelques semaines une rencontre de travail des plus constructive avec monsieur Delamarre, du CIUSS de la Capitale-Nationale, afin de plancher sur des solutions à court et moyen terme. Je le remercie d’ailleurs pour son ouverture.
  • Nous sommes confiants de pouvoir pérenniser l’accès à des ressources médicales de qualité sur notre territoire.
  • La crise du coronavirus a prolongé l’attente, mais je pense que dès que les choses vont revenir à la normale, il y aura une annonce pour l’arrivée d’infirmières à Sainte-Brigitte-de-Laval.


Si nous pouvions penser que nos élus étaient simplement incompétents pour défendre un organisme aussi important, aujourd’hui nous comprenons qu’on ne nous a pas tout dit. Quels sont ses pourparlers positifs? De quelle annonce s’agit-il? Un agenda caché? Attendaient-ils que la Coop ferme ses portes pour annoncer un autre projet? On met dehors des infirmières pour les remplacer par… des infirmières???

Dans quelques temps peut-être, les élus se positionneront en sauveur et mettront de l’avant des solutions qui, rappelons-le, auraient dû être mises de l’avant quand c’était le moment d’agir.

En quatre ans, la contribution de la Ville à l’égard de la Coop s’est limitée à 500 $ (sous l’ancienne administration) et celle du député M. Simard à 1 250 $. Ces sommes démontrent leur engagement à l’égard de la santé des citoyens de Sainte-Brigitte-de-Laval.

Des adieux remplis de tristesse et d’amertume

Nous sommes tristes et amers de cette situation, surtout en cette période de crise que nous traversons tous.  Nos cris d’alarme n’ont su réveiller ces responsables qui n’ont pas compris que notre Centre était bien plus qu’une clinique médicale et qu’elle répondait à tous les besoins. Seuls les sous manquaient alors que nos demandes étaient des plus raisonnables.

Maintenant, aucun projet soit-il privé ou public ne pourra remplacer la Coop au sein de notre communauté. Et aujourd’hui, avec les impacts de cette crise sanitaire, nous sommes sceptiques à l’idée que, prochainement, un projet d’envergure émergera chez nous. 

À qui la faute?

À un manque de volonté politique? À l’incompétence, l’aveuglement ou la mauvaise foi des élus et hauts fonctionnaires? À une volonté de satisfaire des intérêts privés? En tout cas, certainement pas au manque de volonté de l’équipe de la Coop et de ses bénévoles.

Merci à notre fidèle clientèle pour ces merveilleuses années, merci de vos douces pensées qui nous aident à faire notre deuil. Vous servir nous manque déjà.

Norma Yaccarini et Véronique Loubier, ex-dirigeantes

Au nom des membres de l’ex-conseil d’administration, des membres travailleurs et producteurs et de l’ensemble des membres qui ont initié, cru et soutenu ce projet.