Les Berryman à Sainte-Brigitte et Lac-Beauport (1)

Berryman

Le nom de famille Berryman n’est pas irlandais mais d’origine anglaise. On ne peut dire quand les premiers Berryman se sont établis en Irlande mais ce qui est certain, c’est qu’ils sont presque exclusivement en Ulster, dans le nord et particulièrement dans le comté de Derry (Londonderry). Ils sont probablement arrivés pendant la période dite de « Plantation », lors de la confiscation des terres des clans gaéliques par les colons britanniques protestants, après le début des années 1600.

On trouve plusieurs Berryman dans les localités situées sur la rive ouest de Lough Neagh, le grand lac situé au centre de l’Ulster (Irlande du Nord encore sous contrôle britannique de nos jours). On trouve le nom de Berryman dans les localités suivantes : Moneymore, Magherafelt et Kilrea.

James Berryman

On sait donc d’où il venait et qu’il était protestant. Il était militaire, peut-être même de père en fils, et à la fin de son service il s’est établi à Saint-Dunstan, ainsi que s’appelait Lac-Beauport à l’époque. D’ailleurs, un certain nombre d’ex-militaires britanniques s’y sont établis, ne serait-ce que brièvement, vers 1825. La famille la plus célèbre est écossaise, soit celle de Peter Simons dont les descendants sont encore parmi nous.

La présence de James est attestée la première fois par le baptême de sa fille Rosanne, née le 23 novembre 1823 et baptisée le 4 janvier 1824 à l’église Anglican Cathedral Holy Trinity Church. On y apprend que James père est membre de « His Majesty’s Sixtyeight Regiment of Foot ». * Rosanne est décédée peu après, le 19 mars 1825. Sa mère, Ellen Kilty, (Quilty) décède quelque temps plus tard, le 29 novembre 1831, inhumée le 30 au cimetière des Picotés**. L’acte de sépulture est à Notre-Dame de Québec, donc elle serait catholique.

Ce régiment a participé à la guerre d’indépendance de l’Espagne où les Britanniques étaient alliés avec les Espagnols et les Portugais contre la France. Il cesse de participer au conflit en 1814 et se retrouve en Irlande, moment où James aurait sans doute épousé Ellen Kilty peu avant le départ du régiment pour le Canada en 1818. Cependant, on ne trouve aucune naissance au Canada avant 1823, donc il se pourrait que James lui-même soit encore en Irlande ou en Angleterre. La première naissance mentionnée est en 1821 (Sarah) même si on n’a trouvé aucun document.

Un document de paie de l’armée britannique cite un James Berryman de décembre 1812 à mars 1813 comme participant à ladite guerre, avec le 68e Régiment en tant que simple soldat (Private). Un document du 25 septembre 1815 nous le montre à Belfast, Irlande du Nord (avec mention « Canada »), comme
« nouveau pensionné » ayant participé aux batailles de Salamanque, Vitoria, des Pyrénées et une autre en Espagne.

Source : National Archives of the UK; Kew, Surrey, England; Class/ WO 100; Piece/ 7

Établissement à Lac-Beauport

On ne peut dire avec certitude ce qui est arrivé entre 1815 et 1829, mais James ne participe à aucun conflit et le régiment demeure stationné au Canada jusqu’en octobre 1829. James décide donc à l’âge probable de près de 40 ans de rester au Canada et d’abandonner la vie de garnison. C’est d’ailleurs à l’église anglicane de la garnison que se font les deux baptêmes connus.

En février 1842, il obtient une concession pour le Lac- Beauport de Peter Patterson, spéculateur de terres qui octroie des « billets de location » pour les nouveaux arrivants anglais, écossais et irlandais. Le 3 août 1842, James épouse une autre irlandaise, Bridget Hynes, encore à Holy Trinity, lors d’une cérémonie anglicane. Bridget Hynes est décédée à Lac- Beauport le 19 juin 1859, inhumée au même endroit le 21. Enfin, James est décédé 30 avril à « Saint-Dunstan de Lac-Beauport » et y est inhumé le 2 mai 1860, à l’âge sans doute exagéré de 90 ans.

En 1851, le recensement de Lac-Beauport nous donne les informations suivantes :

  •     James, 62 ans, protestant
  •     Bridget Hynes, 40 ans, catholique (aussi attesté au recensement catholique de 1849)
  •     David, 23 ans, protestant
  •     James, 21 ans, protestant
  •     Alexander, 9 ans, protestant (donc fils du second mariage)
  •     À noter que sa fille Catherine apparaît avec George Anderson (protestant) qu’elle a épousé à une date inconnue.

James a une terre sur le lot 2, de la Concession #6, de 120 arpents, dont 18 sont cultivés et 102 sous couvert forestier. Il produit pour 60 minots d’avoine, 170 de patates, 600 de foin, et il possède 7 vaches, 1 cheval et 4 moutons.

Descendance du côté féminin

En plus de David, James et Alexander dont on ne connaît pas le sort, James aurait eu trois autres filles : Mary, née vers 1819, sort inconnu, Margaret, née à une date inconnue et qui apparaît comme marraine en 1841 et finalement Sarah, qui épouse un Irlandais catholique, William Paul Harney, le 14 juillet 1840, à Notre-Dame de Québec. Mary, sa soeur, y apparaît comme témoin. Cette famille ira d’abord s’établir sur une ferme à Saint-Sylvestre de Lotbinière, avant de vivre à Lauzon près du chantier maritime où plusieurs iront travailler. Une descendance très nombreuse existe toujours dans la région sous les noms de Harney, Porter, Russell, Bernier, Simard, Patry, Gauthier, Lavoie, etc.

Les deux frères Berryman

  • David (1828-1905) en épousant Julia Foran de Sainte-Brigitte-de-Laval, héritera des terres de son beau-père William et le nom Berryman restera à Sainte-Brigitte-de-Laval jusqu’à tout récemment.
  • Quant à James (1829-1899), il demeure à Lac-Beauport jusque dans les années 1880 avec son épouse Catherine Berrigan d’un mariage catholique. Ils émigrent à Concord, New Hampshire avec au moins quatre des enfants et ils y ont une nombreuse descendance.

Notes :
*  68e Régiment d’infanterie : en.wikipedia.org/wiki/68th_(Durham)_Regiment_of_Foot_(Light_Infantry)
** Le cimetière des Picotés servait à cette époque surtout pour les victimes du choléra et autres maladies infectieuses comme la fièvre typhoïde et la variole. Lors de sa fermeture vers 1859, on exhume les corps vers le cimetière Belmont.

Recherche faite par M. Gary O’Brien

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Cimetière Sainte-Brigitte, pierre tombale de David Berryman, son épouse Julia Foran et leur fils Michael Berryman
(photo : Gary O’Brien)