Heafy est un nom irlandais peu connu des Lavalois actuels, pourtant Michaël Edward Heafy (1811-1886) et son épouse Judith Johanna Bolan (1821-) ont habité chez nous et y ont élevé une famille de 12 enfants. Aujourd’hui, aucun Heafy n’habite Sainte-Brigitte cependant, on retrouve plusieurs de leurs descendants à Stoneham.

Les Heafy sont originaires du comté de Waterford, comme quelques autres familles venues s’établir ici et les Bolan (ou Boland) du comté de Tipperary. Mariés le 8 septembre 1840 à Beauport, Michaël Edward Heafy et Judith Johanna Bolan demeuraient dans la « paroisse de Laval ». On retrouve leur famille dans les recensements de 1851 à 1871, mais pas dans celui de 1881. Michaël est décédé à Sainte-Brigitte le 31 mars 1886.

Le couple aurait eu 12 enfants, tous nés ici, entre 1841 et 1864.

1. William (1841-?)
2. Catherine (1843-?)
3. John (1845-1846)
4. Patrick Heafy (1847-1931)
5. Catherine (1849-1904)
6. John (Jack) (1851-?)
7. Michael (1853-1879)
8. Bridget (1855- ?)
9. Margaret (1858-?)
10. Mary Helen(1860-?)
11. Ann (1862-1936)
12. Thomas (1864- ?)

Maison Heafy-MacDonald chez nous (montagne à Deux Têtes)

L’aîné William a une nombreuse descendance, mais ne laisse pas de patronyme dans la région. Il s’est d’abord marié avec Louisa Stuart Dupré, d’origine inconnue puis avec Matilda McDonald, d’une famille de Sainte-Brigitte. Il aura huit enfants de ce mariage, qui vont presque tous émigrer éventuellement, à Montréal, Toronto, Détroit, en Californie et en Colombie-Britannique.

La seule qui demeure dans la région est la cadette Mary Helen, qui en mariant Patrick Murphy de Stoneham, va s’y établir. Les nombreux descendants de Mary Helen ne portent pas le nom de Heafy car ce sont toutes des filles.
 
Lors des premiers travaux sur le site du Centre récréotouristique des Hautes Terres de Sainte-Brigitte, rue Auclair. on a découvert les vestiges de la maison Heafy-McDonald. On peut donc supposer que William Heafy et Mathilda McDonald y ont habité avec leur famille.

Michaël et Patrick Heafy à Gatineau

Le départ des deux frères Michaël et Patrick Heafy de Sainte-Brigitte est probablement arrivé vers 1875, alors qu’ils s’établissent dans le canton d’Egan-Sud, au nord de Maniwaki. Ce canton a été surtout colonisé par des Irlandais et porte le nom d’un important propriétaire de concessions forestières, John Egan. Ce canton est le lieu d’origine des récits de bûcherons comme la chasse-galerie et d’histoires fabuleuses comme celle de Jos Montferrand. Certains des colons iront un peu plus au nord, à la limite du territoire qui débouche vers l’Abitibi, dans ce qui deviendra Lytton et Montcerf.

Il y a donc fort à parier qu’avant leur départ, les deux frères travaillaient dans le bois comme bien d’autres hommes de Sainte-Brigitte l’ont fait un peu partout. Un fait est clair, en 1877, Michael Heafy obtient une résiliation de bail avec William Tierney et quitte donc Sainte-Brigitte.

Michaël Heafy

Michaël Heafy marie Mary Kelly à Maniwaki en 1879, leur famille compte neuf enfants qui, à leur tour, auront une très nombreuse descendance. Le nom Heafy est assez commun dans la région de Maniwaki et dans les régions urbaines (Hull, Ottawa). À noter qu’une autre branche appelée Heaphy s’est établie à l’ouest dans le Pontiac, mais il n’y a aucun lien entre les deux.

Patrick Heafy

Patrick Heafy s’est marié vers 1875 avec Margaret Milmore, du canton d’Egan. Le premier enfant Heafy né dans la Gatineau est leur fils John, baptisé à Maniwaki en 1876. Lui et son épouse, Marguerite Bruyère, auront quatre garçons et trois filles; ils sont à l’origine d’une nombreuse descendance dans la région de Maniwaki. Un autre fils, Owen, né en 1879, a un tout autre destin car après son mariage avec Sarah Capless, ils émigrent en Saskatchewan, mais ils reviennent dans la région de Maniwaki, de même que certains de leurs enfants. Il y est décédé en 1967.

John (Jack) Heafy, le seul à Québec

Une histoire intéressante est celle de John Heafy, né en 1851 et nommé aussi John à la suite du décès d’un autre frère né en 1845 et décédé à 5 mois. John quitte la ferme familiale peu après 1871 pour s’établir à Québec où il épouse Joséphine Rageot Beaurivage de la paroisse Notre-Dame de Québec. Étrangement, on ne trouve aucune trace de John par la suite, dans les recensements, mais on sait que trois fils sont nés de ce mariage, dont un est décédé en bas âge.

À partir de 1876, le nom de Heafy prendra diverses formes telles que Heafey, Hiffy, Hephey, Fill et éventuellement Hayfield. Ainsi, on voit dans le recensement de 1891 le nom de la veuve « Joséphine Hayfield » avec deux de ses enfants, Alfred et William. On n’a pas encore trouvé l’acte de décès de John (Jack). Donc, nous avons deux Heafy devenus Hayfield qui ont laissé une descendance assez nombreuse dans la région,

Dans le quartier Limoilou, en janvier 1956, William Hayfield (1880-1959), devenu machiniste, crée la compagnie des Pompes Hayfield, avec trois de ses fils. Toujours active, cette entreprise de pompes existe encore. Elle a été achetée par la compagnie Plad en 1989, mais a conservé son nom d’origine.