Société d'histoire - Abris antinucléaires lavalois

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la menace d’une potentielle guerre nucléaire inquiète le monde entier. La demande de construction d’abris atomiques a explosé en Europe depuis février dernier.

Dans les années 60, alors que les États-Unis et l’URSS s’affrontaient dans la guerre froide, on craignait aussi une guerre nucléaire. Cette inquiétude était palpable jusqu’au Canada.

Durant cette guerre froide, de nombreux Canadiens avaient construit des abris antinucléaires ? À l’émission Le 60 du 18 mars 1975 de Radio-Canada, on apprenait qu’il existait entre 300 et 400 abris antinucléaires au Québec.

Saviez-vous que Sainte-Brigitte-de-Laval comptait deux de ces abris antinucléaires ?

En effet, Monsieur le curé Antonio Parent en avait emménagé un au sous-sol du presbytère, celui-ci fut transformé en chambre froide quelques années plus tard.

La famille Feltus avait le sien à sa résidence d’été de la rue de la Pépinière. L’abri antinucléaire de
Mme Feltus a d’ailleurs fait l’objet d’un reportage à l’émission Aujourd’hui du 10 mars 1965. À cette époque, on disait que la ville de Québec était l’une des zones cibles canadiennes où pourrait exploser une bombe nucléaire.

Lors du reportage, on apprenait que Mme Feltus avait suivi des cours de sécurité civile et que, à la suite de ces cours, elle a eu l’idée de s’aménager un abri antinucléaire.

À la cachette de son mari, elle a construit elle-même son abri sous le garage de leur résidence d’été. Âgée de 56 ans, elle a creusé à la petite pelle un trou de
9 par 9 pieds ayant une hauteur 6 pieds. Elle y avait entreposé tout ce qu’elle jugeait essentiel à garder ou à posséder en cas d’explosion nucléaire.

On y retrouvait des conserves, de l’eau, une radio, des vêtements, un calendrier, un livre de premiers soins, mais également un crucifix, des fleurs en plastique et du papier peint sur les murs.

Dans l’abri de Mme Feltus, on apercevait aussi des guides de survie. L’une de ces brochures datant de 1961 et titrée 11 étapes pour la survivance avait été produite par l’Organisation des mesures d’urgence. On y expliquait ce que les Canadiens devraient faire pour protéger leur famille en cas de guerre nucléaire.

L’Organisation des mesures d’urgence encourageait à se tenir prêt à demeurer jusqu’à quatorze jours dans l’abri. L’approvisionnement suggéré était de la nourriture conservée dans des contenants hermétiques, de l’eau, une radio à piles, une trousse de premiers soins, des vêtements, des articles de toilette, des combustibles et des loisirs.
Mme Feltus avait fait inspecter son abri par les autorités compétentes et on lui avait assuré que son abri offrait 80 % de protection. Elle se proposait de l’améliorer pour d’atteindre 100 % au cours l’année suivante.

Plusieurs Lavalois se souviennent de ces abris antinucléaires et certains ont même eu la chance de les visiter.

Sur le Web, on retrouve facilement le reportage de Mme Feltus. Vous pouvez également le visionner sur www.youtube.com/watch?v=2DuNdXmTsbY.

Source et photos : Archives de Radio-Canada

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