Au cours des dernière semaines, la Société d’histoire de Sainte-Brigitte-de-Laval rencontrait des membres de l’administration de la Ville et du conseil municipal pour les sensibiliser au patrimoine archéologique de notre municipalité. En 2023, la paroisse de Sainte-Brigitte-de-Laval célébrait les 160 ans de sa fondation. Or, la colonisation de notre territoire par des familles irlandaises est encore plus ancienne remontant à près de 200 ans. C’est sans compter la présence probable de campements amérindiens le long de la rivière Montmorency et ses affluents, des sites qui pourraient dater de plusieurs centaines d’années, voire plusieurs milliers, comme certains sites sur le territoire de la Jacques-Cartier. De là, l’importance d’évaluer le potentiel archéologique de la municipalité et de le mettre en valeur dans l’avenir.
La valorisation du riche patrimoine archéologique de Sainte-Brigitte-de-Laval représente un engagement significatif envers les objectifs d’Horizon 2030, tant sur le plan environnemental que pour renforcer le sentiment d’appartenance au sein de la communauté lavaloise.
En mettant en avant des expositions captivantes et en valorisant certains sites, la municipalité pourrait atteindre plusieurs objectifs essentiels :
Pour les promoteurs immobiliers, la découverte d’un site archéologique et sa mise en valeur peut également apporter une valeur ajoutée à tout projet de développement.
Depuis sa fondation en 2018, les membres de la Société d’histoire ont enrichi de façon significative l’histoire de la municipalité à travers leurs recherches en archives, mais aussi par le biais d’enquêtes orales et de différentes sources (photographies, vidéos, cartes et plans). Au point, que la somme de nos connaissances, nous permet aujourd’hui de pouvoir amorcer un premier diagnostic sur ce potentiel archéologique. C’est dans ce contexte, que le 25 mars dernier, nous avons invité l’archéologue Bernard Hébert à venir discuter avec l’administration municipale de son expertise.
M. Hébert a travaillé 27 ans à titre de professionnel en archéologie au sein du gouvernement du Québec, dont deux ans au ministère des Transports pour la planification et le suivi des interventions archéologiques lors des projets d’infrastructures routières et 25 ans au ministère de la Culture et des Communications successivement dans les directions régionales puis à la Direction de l’archéologie. Actuellement, il travaille avec la ville de Longueuil à l’élaboration d’un cadre de gestion municipal du patrimoine archéologique.
Il a notamment collaboré à la publication Archéologie préventive. Guide pratique à l’intention des municipalités du Québec qui décrit bien les enjeux d’une découverte fortuite.
« Comment peut-on sauvegarder des sites archéologiques dont on ne soupçonne même pas l’existence ? Comment éviter que des chantiers en cours soient arrêtés parce qu’il y a des découvertes fortuites de vestiges ? C’est pour répondre à ces questions que la notion de potentiel archéologique a été élaborée, d’où l’importance d’intégrer cet aspect en amont des projets de construction et d’aménagement afin d’éviter bien des surprises. »
Bref, mieux vaut prévenir que guérir, surtout que la Loi sur le patrimoine culturel est claire. « Elle définit ce que sont un bien et un site archéologiques : tout bien et tout site témoignant de l’occupation humaine préhistorique ou historique sur le territoire du Québec. Elle oblige quiconque découvre un bien ou un site archéologique à aviser le ministre sans délai. Lorsque le ministre est d’avis qu’il existe une menace réelle sur un bien ou un site archéologique susceptible de présenter une valeur patrimoniale, il peut ordonner la fermeture d’un lieu, la cessation des travaux et des fouilles. Le ministre peut aussi classer un bien ou un site archéologique à titre de bien ou de site patrimonial. La loi permet d’inscrire dans un inventaire les sites archéologiques connus du Québec et d’encadrer par règlement l’émission des permis de recherche archéologique et le contenu du rapport de l’intervention archéologique de terrain. Elle prévoit aussi des sanctions pour non-respect de ses dispositions », peut-on lire dans la publication Archéologie préventive. Guide pratique à l’intention des municipalités du Québec.
Au terme de cette rencontre, un constat s’impose. Nous devons d’abord évaluer les zones de potentiel archéologique afin de mieux appréhender les découvertes fortuites qui pourraient entraîner des coûts supplémentaires à la municipalité. Nous prévoyons faire d’autres rencontres avec la Ville et assurément la MRC de la Jacques-Cartier pour faire évoluer ce dossier au cours des prochains mois.
En tant que citoyenne et citoyen de la ville de Sainte-Brigitte-de-Laval, vous pouvez jouer un rôle dans l’inventaire des richesses archéologiques sur notre territoire. Nous vous invitons à signaler toutes découvertes fortuites ou même la présence de vestiges (anciennes fondations, digues de pierre, artéfacts anciens) sur votre terrain ou lors de vos balades en forêt. Ils nous permettront d’inventorier certains sites et mieux comprendre ce potentiel archéologique.
C’est une richesse collective que nous devons documenter, préserver et ultimement mettre en valeur pour mieux comprendre l’histoire de notre territoire, l’évolution de son paysage, mais aussi le mode de vie de ses habitants au cours des siècles.
Si vous avez des informations archéologiques ou que vous découvrez des artéfacts anciens (céramique, terre cuite, verre, métaux, outils en pierre, pointes de flèche, etc.), n’hésitez pas à contacter le ministère de la Culture et des Communications via la page Déclarer une découverte archéologique, le Service de l’aménagement du territoire par téléphone au 418 825-2515 poste 246 ou à urbanisme@sbdl.net, mais également votre Société d’histoire via notre courriel societehistoiresbdl@gmail.com pour que nous puissions assurer un suivi auprès des autorités.