Fabriquez votre propre or noir

Le compost est véritablement l’or noir du jardin. C’est le produit de la décomposition des végétaux. Dans le milieu naturel, en particulier en forêt, on l’appelle terreau. Au jardin, le compost permet le recyclage des déchets organiques. La matière organique produite est incorporée au sol et sert de nourriture pour de nouvelles plantes.

Le compost, un élément naturel

La nature va nous aider à comprendre ce qu’est le compost. En forêt, une plante dépérit, meurt et retourne à la terre en se décomposant sur place. Le sol se régénère ainsi grâce à tous les débris végétaux devenant humus.

C’est ce qui donne cette terre noire et cette odeur si particulière que l’on sent dans les bois. Au jardin, le sol perd entre 2 et 3 % d’humus par an. Si aucun apport de matière organique n’est fait dans le sol, celui-ci s’appauvrit et ne nourrit plus les végétaux.

Composter consiste à laisser se décomposer naturellement les déchets verts du jardin et de la cuisine. On peut réaliser son compost dans un composteur ou dans un tas à l’air libre.

Entre 6 mois et 1 an, les vers rouges de fumier et les micro-organismes du sol transforment ces déchets en un compost de couleur brun-noir : cet engrais organique constitue un amendement fertile, véritable humus.

Les avantages du compost

  1. Plus besoin d’acheter de fumure et d’engrais ou beaucoup moins. Le jardin met à disposition un engrais complet et gratuit.
  2. Le sol est plus facile à travailler et sa structure est améliorée. Il va pouvoir stocker la nourriture pour les plantes de façon naturelle. Quoi de meilleur pour la santé que le naturel !
  3. Les micro-organismes du compost et autres petites bêtes régénèrent et gardent un sol vivant, propice à la bonne santé des plantes.
  4. On nous parle de payer nos poubelles ménagères en fonction de leur poids, le compostage réduit d’environ 1/3 vos déchets.
  5. Finis les voyages aux déchetteries. On ne gaspille pas notre carburant pour jeter nos déchets verts.

Économie, bêchage plus facile, enrichissement du sol, dépenses déchetterie = zéro. Que du Bonheur !

Comment produire son propre compost

Si la réalisation du compost suit quelques recommandations simples, il ne dégage ni mauvaises odeurs, ni n’attire de vermine comme on l’entend si souvent. Le tas de compost a besoin d’aération et doit être placé dans un endroit ombragé, à l’abri des trop grosses pluies. Un simple tas ou un composteur sans fond posé sur la terre, laissera les micro-organismes et les vers de terreaux coloniser les matières à décomposer.

Quels déchets y met-on ?

D’un point de vue général, tous les déchets d’origine végétale.

  • Épluchures de fruits, légumes, sauf les pommes de terre traitées à l’anti germinatif
  • Cendre, sciure, copeaux fins de bois, tonte de gazon fraîche ou sèche
  • Brindilles et petites branches, fleurs et plantes sèches non montées à graine
  • Fumiers d’animaux non industriels (le meilleur étant celui de cheval)
  • Le marc de café et son filtre papier, les sachets de thé, les coquilles d’œufs

A proscrire sans exception :

  • Les plantes montées à graine, les plantes malades, les peaux d’agrumes.
  • Les restes de cuisine : viande, poisson, produits laitiers (voilà l’origine d’où viennent en partie des mauvaises odeurs et de la venue de bêtes indésirables sur les tas de compost).

Règles d’or

Règle n°1 : Alternez les apports azote/carbone (soit éléments humides – éléments secs)
Les déchets riches en azote sont en général des éléments humides, verts, mous (épluchures, fanes de légumes, tontes de gazon fraîche). Ils sont produits toute l’année.
Les déchets riches en carbone sont en général des éléments secs, bruns, rigides (feuilles mortes, sciure, tiges). Ils sont produits plutôt en fin d’été et à l’automne. Il faut donc en mettre un peu en réserve pour en apporter régulièrement.

Règle n°2 : Mélanger, aérer, lors de chaque apport
Pour aérer, favoriser la décomposition et obtenir du compost homogène, il est important de mélanger les déchets qui viennent d’être apportés avec ceux de la couche précédente : mélangez le sec avec l’humide. Inutile de retourner le tas complet. Une petite fourche ou une griffe suffit.

Règle n°3 : Diviser, fractionner les déchets. Plus les déchets sont de petites tailles, plus ils se dégradent facilement. N’hésitez pas à écraser, couper, broyer les apports de déchets.

Règle n°4 : Surveillez l’humidité
Ni trop sec, ni trop humide, un compost de bonne qualité est légèrement humide. La présence de filaments blanchâtres est le signe d’un compost trop sec.

Les problèmes et leur solution

Le tas ne réduit pas : arroser (avec de l’eau de pluie) quand c’est trop sec ; assécher quand c’est trop humide, en y incorporant de la terre sèche, des éléments qui vont absorber l’excès d’eau (papier, carton sans encre, feuilles sèches, sciure).

Le tas sent mauvais : donnez-lui de l’air. Rendez la matière plus meuble en brisant les mottes, retournez-le pour favoriser l’aération. Incorporez des branchages fins.

Emploi du compost

Le compost mûr est installé à l’automne et au printemps aux pieds des plantes ou au potager et recouvert d’un paillage. Les vers de terre et autres organismes du sol finiront de le digérer et de le transformer en éléments minéraux dans le sol.