Lucille Thomassin : Mérite Lavalois *Carrière*

Le 9 décembre dernier lors de la séance du conseil municipal, le maire, M. Carl Thomassin, a souligné les accomplissements de deux bénévoles oeuvrant au sein d’organismes ou comités reconnus par la Ville. Les deux récipiendaires de l’année 2019 sont Mme Lucille Thomassin dans la catégorie « Ensemble de la carrière » et Mme Jacinte Chapados dans la catégorie « Exploit 2019 ».

J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec ces deux femmes remarquables.

Madame Lucille Thomassin

Native de Sainte-Brigitte-de-Laval, Mme Thomassin a fait carrière dans l’enseignement. Jetons un coup d’œil sur les conditions qui prévalaient pour les enseignantes il y a à peine une cinquantaine d’années. À la fin des années 1960, à l’âge de 17 ans, Lucille gagnait 1 800 $ par année alors qu’un collègue de sexe masculin recevait 4 200 $ l’an pour le même emploi. Qui plus est, il était interdit aux jeunes enseignantes de se marier. Heureusement, cette interdiction a été levée quelques années plus tard.

Comme nous pouvons le constater, bien des choses ont évolué au Québec au cours des 50 dernières années bien qu’il reste encore du travail à faire.

Sa première année d’expérience en enseignement n’a pas été facile. Elle décide même de quitter à la mi-décembre. Heureusement, la directrice de l’école lui offre de l’accompagner durant quelques mois, ce qui lui permet de la rassurer sur ses capacités et son amour pour l’enseignement.

Journal le lavallois

Parallèlement à sa carrière d’enseignante, Mme Thomassin s’implique rapidement dans le bénévolat.

Son beau-frère, M. Richard Amyot a fondé le journal Le Lavalois en 1983. Quelques années plus tard, la survie du journal est en péril. Il lance une invitation aux personnes qui pourraient être intéressées à prendre la relève. Mme Thomassin hésite et c’est Mme Aline Giroux qui l’incite à se lancer dans l’aventure. « Si tu embarques, j’embarque et je peux t’assurer Lucille que je ne te laisserai jamais tomber ». 37 ans plus tard, celle que l’on surnomme affectueusement ma tante Aline est encore présente et apporte toujours sa précieuse collaboration.

Avec le temps, ses fidèles comparses, Mmes Jocelyne et Diane Clavet s’ajoutent à l’équipe de même que Mmes Léna Rouillard et Louise Côté ainsi que M. Jean-François Gerardin.

Assurer la pérennité d’un journal durant un si grand nombre d’années, c’est en soi un exploit remarquable. Il aura fallu que Lucille et les autres membres de l’équipe assurent une couverture constante de l’activité politique, culturelle, sportive, communautaire de la municipalité et recrute de nouveaux collaborateurs. Pour assurer la viabilité économique du journal, ses artisans ont dû dénicher et fidéliser leurs précieux annonceurs.

Au début, lorsque l’on apportait des changements à un texte, il fallait tout retaper à la machine à écrire et consacrer une semaine de travail pour le montage de quelques pages. La production du journal a beaucoup évolué depuis, surtout grâce à l’informatique. Les membres de l’équipe ont dû apprendre à maîtriser les logiciels, assurer le transfert des connaissances, alimenter la page Facebook et le site Internet du journal.

Durant toutes ces années, Lucille a été l’âme du journal. Grâce à son jugement sûr, son sens de l’humour, sa capacité de rassembler, de motiver, de dédramatiser certaines situations, elle aura permis à faire du journal Le Lavalois une véritable institution.

Son implication dans le domaine du bénévolat ne se limite pas seulement au journal Le Lavalois, Mme Thomassin a contribué à de nombreux projets et événements : la vente de fleurs dont les profits sont versés à des organismes communautaires, le bottin téléphonique, la venue de la câblodistribution, la chorale L’Écho des montagnes, etc.

La Petite Séduction

L’un des hauts faits d’armes de Mme Thomassin, c’est sa participation à l’émission La Petite Séduction qui a été diffusée durant de nombreuses années à Radio-Canada. En 2009, la Ville pose sa candidature. Elle aura pour mission de séduire la comédienne Maxim Roy.

On fait appel à l’équipe du journal pour proposer des activités. Parmi celles-ci, il y avait un projet de conte et c’est Lucille qui accepte de relever ce défi en proposant la légende des farfadets.

Un beau matin, le regretté Dominique Lévesque, complice de l’animateur Dany Turcotte, débarque chez Lucille avec quatre cafés. Il est prêt à passer la journée avec elle afin de s’assurer que le contenu du conte et la prestation de l’auteure soient à la hauteur. À peine une heure plus tard, il prend congé de Mme Thomassin considérant qu’elle était tout à fait prête pour l’émission.

Mme Sabrina Thomassin du Service des loisirs de la Municipalité lui demande par la suite de mettre en place l’heure du conte. Durant deux ans, le samedi matin à la mezzanine de la bibliothèque municipale, elle raconte des histoires aux enfants et aux parents.

Qu’est-ce qui pousse une personne à faire du bénévolat?

« Le bénévolat, c’est une richesse pour Sainte-Brigitte. À la fin d’une journée de bénévolat, mon portefeuille n’est pas plus épais que le matin, ma carcasse est un peu plus fatiguée, mais mon cœur est fier d’avoir aidé des personnes. » dit-elle.

Mais, la plus belle réussite pour Lucille, c’est sa famille. Son conjoint Robert Careau, ses deux enfants, Martin et Dany et leurs conjointes respectives, Chantal et Audrey, ainsi que ses quatre petits-enfants, Francis, Myriam, Anthony et Alexandre.

Les membres de l’équipe du journal Le Lavalois sont évidemment très fiers de la reconnaissance manifestée envers leur présidente. Nous avons le privilège de la côtoyer régulièrement et nous sommes donc en mesure de dire à nos lecteurs que cet honneur est pleinement mérité.

« Je souhaite que vous soyez contagieuse, que beaucoup de gens prennent exemple sur vous et s’impliquent dans la communauté » a pour sa part souligné le maire, M. Carl Thomassin.

Photo : Alain Boucahrd