Bâtir une maison au Honduras

Le 28 février dernier, Zakary Chabot, 15 ans, s’envolait pour le Honduras, un pays d’Amérique latine où la pauvreté prédomine. Il faisait partie d’un groupe de 14 étudiants de secondaire IV et V et de deux intervenantes de l’école Saint-Jean-Eudes. Leur mission : construire en 12 jours une maison destinée à une mère monoparentale de quatre enfants.



Les familles de la communauté Garifuna, issue de métissages entre des groupes originaires d’Afrique et des Caraïbes, bénéficient depuis quelques années de l’aide des étudiants de Saint-Jean-Eudes. Les membres du groupe ont logé, durant les deux premières journées de leur séjour, dans une auberge et, par la suite, dans les maisons de familles du petit village.

 

La construction débute

À leur arrivée, les jeunes ont découvert les fondations en blocs de ciment qui délimitent le périmètre de la maison.

En ce qui a trait aux matériaux et aux méthodes de construction, disons simplement qu’ils sont très différents de ceux utilisés par les parents de Zakary, M. Martin Chabot et Mme Martine Lachance de Chabot Construction.

Pour ériger les murs, on utilise des tiges de cannes à sucre que l’on doit éplucher avant de les fixer avec des clous sur des montants en bois. Un toit en tôle est par la suite installé pour protéger des intempéries. Le plancher de la maison est en terre battue.

Les jeunes n’ont pas chômé puisque Zakary estime qu’ils ont dû éplucher quelque 2 000 tiges pour la construction de la maison. Pour réussir à finaliser le projet, les jeunes étaient sur le chantier à 8 h et leur journée de travail se terminait vers 17 h. Ils bénéficiaient d’une pause de midi à 14 h, la période la plus chaude de la journée durant laquelle le mercure peut atteindre 40 degrés Celsius.

Un environnement déroutant

Avant de partir pour le Honduras, les membres du groupe avaient eu plusieurs rencontres d’information, mais la réalité de leur environnement leur réservait quelques surprises.

Pas d’eau courante, se laver à même un sceau d’eau, une toilette chimique, une utilisation restreinte de l’électricité, dormir sous un filet pour se protéger des moustiques, le couvre-feu à 18 h, communiquer uniquement en espagnol avec les habitants du village, voilà autant d’éléments qui ont pour effet de les déstabiliser.

On peut se demander qu’est ce qui peut bien pousser un adolescent à s’embarquer dans une telle aventure? À cette question, Zakary répond sans hésiter « le goût d’aider et de découvrir une nouvelle culture ».

Il a plein d’anecdotes à raconter, notamment sur la présence de nombreux chiens errants et les poules qui vont et viennent dans la maison et que l’on prend bien soin de nicher dans les arbres durant la nuit afin d’éviter qu’elles ne soient dévorées par les chiens errants.

 

Événement fâcheux

Une expédition dans la jungle a toutefois failli mal finir. Après avoir traversé quelques cours d’eau en bateau avec leur guide pour apercevoir des animaux exotiques, une jeune fille du groupe tombe et se blesse à l’épaule sur le chemin du retour.

Le guide et l’intervenante doivent quitter précipitamment avec la blessée laissant les autres membres du groupe entre les mains d’un jeune guide qui communiquait difficilement avec eux. La noirceur s’installe et quelques bruits inquiétants émanent de la jungle. Finalement, la seule lampe de poche dont ils disposent leur permet de revenir tant bien que mal au village.

Une expérience enrichissante

À son retour au Québec le 9 mars dernier, Zakary avait de la fièvre. Il a immédiatement subi un test de dépistage qui heureusement s’est avéré négatif.

Malgré les conditions précaires qui prévalaient, Zakary a adoré son séjour au Honduras. « Les gens sourient tout le temps, c’est un milieu pauvre, mais plein de vie avec les enfants qui s’amusent » dit-il.

Il retient aussi toute l’énergie, la complicité et la solidarité des membres du groupe. « Pour financer le voyage, nous avons organisé un brunch à notre école avec la contribution de tous. Nous avons été ensemble durant 12 jours. On peut raconter en détail notre périple, mais les personnes qui en faisaient partie sont les seules qui peuvent comprendre vraiment ce que nous avons vécu » souligne-t-il.

Une expérience inoubliable pour un jeune homme de 15 ans qui possède un talent certain pour les arts. Il a un intérêt particulier pour les comédies musicales et il souhaite d’ailleurs poursuivre ses études dans ce domaine.

Bravo Zakary!

Photos :
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