Julie Roy de la revue actualité fait quelques suggestions de lecture pour nous divertir cet automne.

L’iroko de Mélissa Lavergne

Ce premier roman de la musicienne Mélissa Lavergne nous plonge dans la chaleur oppressante de Conakry, en Afrique de l’Ouest. C’est là qu’atterrit Martine, une percussionniste montréalaise invitée à un voyage d’études musicales en Guinée. La jeune femme prend conscience du choc culturel qu’elle vit, tout en retrouvant une certaine liberté et le plaisir de jouer. Grâce à une plume franche et directe, on sent bien tout l’amour de la musique et de l’Afrique niché dans ce livre. 144 p

Tirer la lune de Geneviève Drolet

Lorsque son amoureux Léon décède, Étienne, sage-femme et infirmière de profession, accepte un poste d’infirmière de garde à L’Isle-Verte. Pour cette femme, cet endroit reculé porte en lui la promesse de vivre son deuil tout en douceur, au gré des saisons. Son refuge est brusquement envahi quand Adam, son beau-fils, débarque en plein hiver avec la petite Simone, qui a moins de deux ans. Des secrets font surface et replongent l’infirmière dans d’autres deuils, encore plus douloureux. Un superbe roman sur l’action réparatrice de la nature et du temps. 352 p

Le salon d’Oscar Lalo

Ce roman sympathique n’a qu’un seul but : nous convaincre du pouvoir transformateur de la lecture. Alors qu’il se rend chez le coiffeur, un homme achète un roman de Flaubert trouvé dans le bac de liquidation d’une librairie de quartier. Incapable de payer la somme astronomique que lui réclame le coiffeur, il décide d’offrir des leçons particulières de littérature en plein salon, lui qui en connaît très peu sur le sujet. La proposition, qui peut sembler farfelue, est tout de même attrayante : elle ravira les lecteurs et risque même de donner envie à quelques-uns de relire leurs classiques !  160 p.

La bigame de Felicia Mihali

Dans ce récit écrit au « je », on suit le parcours amoureux d’une Roumaine fraîchement arrivée à Montréal avec son mari. Elle découvre que le déracinement est beaucoup plus profond qu’elle ne l’imaginait alors qu’elle succombe aux charmes d’un autre migrant. Commencera une valse-hésitation entre deux relationstrès différentes : celle ancrée dans les habitudes et la sécurité, et celle provoquée par le désir et les surprises. Une histoire fort bien racontée, qui jette un éclairage intéressant sur les élans du cœur en contexte de migration. 148 p.

J’étais un héros de Sophie Bienvenu

Yvan est un père alcoolique, éloigné de sa fille Gabrielle depuis près de 20 ans. Quand on annonce à l’homme le sombre pronostic de son cancer, il choisit de faire du ménage dans sa vie. Mais réparer les liens avec Gabrielle avant de partir n’est pas si aisé. Va-t-il enfin réussir à arrêter de boire, comme le réclame son entourage depuis toujours ? Sera-t-il capable d’avouer à sa fille qu’il pense à elle tous les jours et que la fin approche pour lui ? Court et percutant, ce roman prend au cœur : accrochez-vous bien ! 176 p.

Les héritiers de Pierre-Yves Cezard

Un étudiant en géographie nommé Joseph fait la rencontre d’un curieux libraire et de ses amis, qui soulèvent des questions plutôt ésotériques concernant notre monde. À leur avis, la Terre est plate et il est impossible d’aller au-delà du pôle Sud. Joseph, scientifique et cartésien, acceptera quand même de suivre les drôles d’acolytes dans un périple en Antarctique qui mettra à l’épreuve ses propres croyances. En basculant dans la science-fiction, la finale de ce roman graphique montre de façon intéressante la mince ligne qui sépare ce qu’on croit de ce qu’on sait. Les pistes sont brouillées, mais le plaisir, lui, demeure entier ! 128 p.