Voici la suggestion de Julie Roy de la revue Actualité, Un lac le matin de Louis Hamelin

Louis Hamelin découvre un pan de la vie de l’écrivain et philosophe américain Henry David Thoreau et décide d’y consacrer un livre. À mi-chemin entre le roman et le traité de philosophie écologique, celui-ci raconte comment Thoreau a vécu ses premiers mois en ermitage, au bord de l’eau. Le quotidien d’Hamelin s’insère quelquefois dans l’ouvrage, les questionnements de l’un trouvant réponse dans ceux de l’autre.

(Boréal, 248 p.)

3 bonnes raisons de lire… Un lac le matin, de Louis Hamelin

1)  Le romancier fait découvrir l’homme derrière l’œuvre

Henry David Thoreau (1817-1862) s’est notamment intéressé au lien entre l’homme et son environnement. Louis Hamelin le met en scène au moment où il s’apprête à publier Walden, son œuvre probablement la plus connue, qui raconte comment Thoreau a choisi un mode de vie épuré, vivant dans une cabane qu’il avait construite en bordure de l’étang de Walden, au Massachusetts. Hamelin humanise Thoreau en brossant un portrait juste et plein de contradictions. L’amitié du penseur avec un bûcheron canadien-français illettré dont il partage l’amour de la nature est très touchante.

2) La nature y est riche et abondamment décrite

Autant dans les descriptions de la faune et de la flore entourant l’étang que dans l’énumération des tâches quotidiennes (bûcher, creuser, chasser et pêcher), on sent une belle langueur qui incite le lecteur à ralentir pour savourer chaque phrase. Les balbuzards, les aigrettes et les tortues peintes colorent le récit et nous donnent l’impression d’être en pleine nature. Les balades en canot et les péripéties qui en découlent sont, elles aussi, bien imagées. Même s’il ne s’agit pas d’une suite, ce roman s’inscrit dans la lignée du livre précédent d’Hamelin, Les crépuscules de la Yellowstone, qui s’intéresse au peintre, naturaliste et ornithologue John James Audubon.

3) C’est bien plus qu’un roman historique

Comme Hamelin s’inspire d’un auteur publié il y a quelques siècles, il serait aisé de classer rapidement son livre parmi les romans historiques. Cependant, les réflexions qui y sont présentées — notamment celles sur les préoccupations écologistes — sonnent comme si elles étaient évoquées de nos jours. Vivre avec moins, profiter de la nature sans l’éliminer, suivre le cours des saisons, se déposséder de ce que l’on a pour mieux partager avec les autres ; la lecture d’Un lac le matin apporte un nouvel éclairage sur ces choix de vie qui, à l’époque de Thoreau, paraissaient fort audacieux.