Ce matin je me suis aventurée seule sur la route pour atteindre ma nouvelle destination.  J'ai choisi de passer par les routes de campagne puisqu'elles me permettent d'admirer d'aussi beaux paysages, d'être moins isolée qu'à la montagne, d'éviter la boue car la nuit dernière, une pluie diluvienne s'est abattue sur la région et de faire de l'auto-stop si la température se gâte.  De plus, le chemin est plus court; au lieu d'avoir 25 km à franchir, la distance est réduite à environ à 18 km.  

Voyager seule me permet de suivre mon rythme.  J'ai apprécié voyager avec le couple polonais mais leur cadence est nettement inférieure à la mienne.  Ils n'aiment pas prendre les voies pavées car c'est plus fatiguant pour les pieds.  La jeune dame a une ampoule sur le petit orteil qui la fait souffrir et elle doit s'arrêter fréquemment. J'avais acheté un chausson pour orteil car j'ai eu moi aussi une ampoule mais je ne trouvais pas cela confortable, alors je lui ai offert.  Pour elle, cet appareil la soulage.

La chance continue de me sourire.  Sur tout le trajet j'ai eu 10 minutes de pluie.  Il pleuvait abondamment avant mon départ, tout à coup le temps s'est éclairci, il a plu et le temps s'est calmé jusqu'à mon arrivée.  Après le déluge s'est manifesté à nouveau.     

Demain, si Marcel ne va pas mieux, il y a un hôpital à Bagnères en Bigorre.  Nous allons consulter et cette fois il va attendre même si c'est long.  Son moral est au plus bas.  Heureusement que chaque hôte accepte de l'accueillir plus tôt et ensuite de le conduire au point d'ancrage suivant.  Il peut donc se reposer car il dort presque toute la journée. 

La plus grande difficulté de cette route est qu'il n'y a rien en chemin: pas de médecins, pas d'épiceries, pas de pharmacies, etc. C'est la campagne profonde.

P.S. En haute montagne il a neigé sur les Pyrénées.