Un livre vraiment doux

Vous allez y rencontrer Jade, une charmante jeune femme, parisienne, journaliste pigiste qui rêve d’écrire un roman. Rencontrer aussi sa grand-mère, Mamoune, qui est en passe de se retrouver placée dans une maison de retraite par ses filles, à la suite d’un malaise qui a révélé sa plus grande fragilité. En même temps, elle a 80 ans, Mamoune. Elle a le droit d’être un peu plus vulnérable, non ?

Vous allez les aimer, toutes les deux 

Jade d’abord, elle ne peut se résoudre à laisser sa grand-mère partir vivre en maison de retraite. Elle aurait le sentiment de l’abandonner. Sa décision est vite prise : l’enlever et l’accueillir chez elle. Commence alors la cohabitation pour ces deux femmes si différentes. Elles vont apprendre à se connaître autrement. Il faut dire que partager l’intimité d’un petit appartement entraîne une proximité propice. Chacune va se raconter, se livrer, partager ses expériences. Deux générations de femmes qui se rencontrent vraiment, c’est doux, c’est sensible et ça interpelle.

Mamoune

Mamoune, ensuite, elle ne veut pas être un poids pour Jade. Elle veut continuer à vivre, à se sentir utile. Elle lui propose alors de relire le manuscrit de son roman avant qu’elle ne le propose à un éditeur. Jade découvre alors le secret de sa grand-mère. Cette femme qu’elle connaissait campagnarde, travailleuse va se révéler être aussi une lectrice assidue et érudite. Même son mari ne l’a jamais su. Elle a vécu 60 ans dans les livres, en secret, les cachant derrière sa bible, parce qu’à l’époque, une femme de la campagne ne devait pas lire. Une femme devait rester à la maison s’occuper des enfants, chose qu’elle faisait à merveille.

C’est beau, c’est sensible, c’est philosophique, c’est émouvant. Un dernier mot : la fin de ce roman est très surprenante. Tout comme dans un bon polar.